Sélectionner une page

Alors que la guerre fait rage en Ukraine, Balenciaga fait un aller-retour entre fashion et militantisme, avec un show qui met en avant l’Ukraine et ceux qui combattent le régime de Vladmir Poutine. 

Un passé qui resurgit 

Le show du 6 mars a laissé des traces dans le monde de la mode. Dans une ambiance de fin du monde, le directeur artistique de Balenciaga, Demna Gvasalia, nous a invité dans une collection et une mise en scène qui réfléchit sur la guerre et la place de la mode. 

Bella Hadid in Balenciaga 360 show

Né en Géorgie, Demna Gvasalia vie la guerre civile de 1991 jusqu’à 1993. Lui et sa famille doivent s’enfuir pour l’Ukraine à l’âge de 10 ans. Le fondateur de la marque Vêtements ne s’en est jamais remis, et déclare :

Personnellement, j’ai beaucoup sacrifié dans la guerre. Ces dernières semaines ont fait resurgir tous les souvenirs que ma mère et moi avons mis dans une boîte et de côté, sans regarder en arrière. On ne s’en est jamais remis.

Demna

Face à la guerre qui a éclaté un mois avant le show, le styliste s’est résigné à continuer son travail pour le Fall 2022 ready-to-wear. Pourtant, il s’est demandé si tout cela avant bien un sens. « Qu’est-ce que nous faisons ici, avec la mode ? Devais-je tout arrêter ? Mais non, j’ai décidé qu’il fallait resister. » 

Demna
@Demnagram

C’est d’ailleurs ce que Demna a fait. En créant un show représentant des mannequins défilant dans la neige et le vent. Demna voulait rendre hommage à ceux qui malgré la guerre continuent à combattre par les idées et à aller de l’avant malgré les traumatismes. 

Le show unique de Balenciaga

En commençant le show avec une lecture d’un poème de l’ukrainien Oleksandi Oles, non traduit, Demna va dans le vif du sujet. S’ensuit le défilé tant attendu. Avec des tenues oversized et des sacs qui s’inspirent des sacs poubelles, Demna rend hommage à la jeune génération qui cherche son style entre le streetwear, la haute couture et la seconde main. Mais les sacs sont aussi un clin d’oeil à Margiela, l’ancienne maison de Demna. 

Certains mannequins qui défilent lunettes de soleil sur le visage, dégagent une confiance en eux imperturbable. En Balenciaga face au tumultueux vent qui les emporte, ils semblent déterminés. Après le défilé de hoodies et de bottes, on découvre des pièces en fourrure et des tenues qui collent à la peau. La mode est donc plus qu’un simple habit, elle nous appartient intégralement. Elle se perd en laissant apparaitre les lignes du corps.

Ready-to-wear by Balenciaga
@Demnagram

Ce défilé redonne alors à la mode son pouvoir, celui d’envoyer un message. En coulisse, Demna rapporte qu’au départ toute cette mise en scène devait faire référence au changement climatique. Mais le défilé que se termine avec deux tenues aux couleurs de l’Ukraine, rappelant le poème du début, ne pouvait pas seulement être engagé sur le thème du réchauffement, il devait aller plus loin.

J’ai décidé que je ne pourrais plus sacrifier des parties de moi pour une guerre d’ego sans coeur.

Demna
0