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Homophobie, transphobie : tout est sur la table. Une activiste raconte comment les personnes LGBT+ font face à la guerre en Ukraine.

Fuir l’Ukraine : un défi pour les personnes LGBT+

Après les révélations de racisme aux frontières de l’Ukraine, les personnes LGBT+ font eux aussi face à des problèmes de taille.

Ils ont peur de partir.

Waliszewska, euronews

Depuis que la guerre a éclaté en Ukraine le 24 février 2022, plus de 4 millions de personne ont fuit leur pays. Parmi eux, un nombre encore indéfini de personne LGBT+ a fait la traversée vers les pays européens. L’activiste Waliszewska rapporte pour Euronews qu’elle a aidé environ 2000 personnes à quitter le territoire et fuir la guerre, mais que cela reste très compliqué. Les personnes LGBT+ ont trop peur de quitter le pays.

Elle explique que « les femmes trans ont trop peur d’approcher les frontières ou de faire face aux soldats et à la police ». Et depuis l’obligation des hommes à participer à la guerre par le président Volodymyr Zelesky « les hommes trans eux, ont leur demande pourquoi ils s’en vont ».

Dans ce cadre anxiogène, les personnes trans préfèrent rester chez eux et ne pas se confronter à cette répression. C’est pourquoi, explique Waliszewska « cela est beaucoup plus long de les faire bouger ».

Dans l’attente de pouvoir les faire passer en sécurité, ils doivent rester sur le territoire. Mais l’Ukraine dont le gouvernement est pro LGBT+, semble ambigu sur le sujet depuis des années, et les personnes LGBT+ ne sentent pas en sécurité.

L’association Nash Mir met en avant que 38% des attaques qui ciblent la communauté LGBT+ restent sans réponse de la part des autorités et ne sont même pas enregistrés. Dans cette situation, certains préfèrent rester chez eux quitte à prendre des risques incommensurables.


Ils ne veulent même pas aller dans les abris avec les autres, ils restent chez eux, car vous ne savez pas sur qui vous allez tomber.

Waliszewska, euronew

Les pays limitrophes, pro-LGBT+ ?


La Russie qui continue d’envahir le pays n’a aucune pitié pour les personnes LGBT+. Si le gouvernement ukrainien venait à tomber, la répression serait sans pareil. Pourtant, s’il leur faut fuir le pays, la Hongrie ou encore la Pologne qui accueillent aujourd’hui les Ukrainiens, ne sont pas réellement des options viables.

Les deux pays ont été rappelés à l’ordre en 2020 par l’Union-Européenne pour leur traitement des personnes LGBT+. Les zones anti-LGBT+ en Pologne et la loi anti-LGBT+ rentrée en vigueur le 8 juillet 2021 en Hongrie, interdisant la promotion de l’homosexualité ou du changement de sexe auprès des mineurs, sont des exemples de la répression des gouvernements limitrophes.

Dans ces conditions, les personnes LGBT+ n’ont pas le choix que de devoir s’orienter vers des pays où la politique et les autorités les protègent. S’ils ont peur des Russes, qui bannissent vivement les personnes LGBT+, ils ont aussi peur de certains Ukrainiens et des gardes aux frontières. C’est pourquoi Waliszewska souhaite emmener les personnes LGBT+ qui veulent fuir l’Ukraine au nord ou dans l’ouest de l’Europe.


Même s’ils arrivent en Slovaquie ou Pologne, ils subissent des discriminations, ils se font battre ou mettre en prison.

Waliszewska, euronew


Trouver un endroit où les personnes LGBT+ peuvent se sentir safe n’est donc pas aussi simple, et la Russie elle, toujours sur leur territoire ne semble pas être prête à les laisser tranquille. L’aide internationale est donc plus que nécessaire. C’est toute l’Ukraine qui pourrait faire face à un retour en arrière, détruisant la démocratie et les libertés durement et lentement gagnées.

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